Mardi 8 octobre, le groupe de spécialité HGGSP s’est rendu à la bibliothèque Louis Garret au centre-ville de Vesoul, accompagné par Mme Auburtin et M.Laleaux, dans le but de visiter le fonds historique de la bibliothèque et d'en apprendre plus sur l’écriture et les langues.
Lors de cette première séance, la classe a été divisée en deux groupes. Le premier a fait une visite guidée avec Mme Bachet, la directrice de la bibliothèque et M.Laleaux, le professeur de NSI. Nous avons appris que la bibliothèque est patrimoniale, c’est-à-dire qu’elle collecte et conserve des documents considérés comme faisant partie du patrimoine français, sur le territoire de la Haute-Saône et ce depuis le XIXème siècle. Nous avons aussi découvert les nombreux espaces du bâtiment, tels que la bédéthèque ou encore l’espace adulte au rez-de-chaussée. Mme Bachet nous a expliqué comment les livres sont classés, grâce au système de couleur pour chaque genre littéraire (le noir est, par exemple, assigné aux romans policiers), ainsi qu’aux premières lettres du titre et à l’initiale de l’auteur (la cote).
La bibliothèque fait en sorte de rendre les livres accessibles au plus grand nombre, cela passe par l’achat de romans adaptés aux personnes dyslexiques ou avec une police d’écriture plus grande que la norme. Ensuite, la classe s’est dirigée vers le sous-sol afin de voir le fonds historique. Cet espace n’est pas accessible au public, il faut une autorisation préalable. C’était donc une chance pour le groupe de pouvoir y descendre. Là-bas, les livres les plus anciens et les plus importants sont conservés. La bibliothèque étant obligée de renouveler souvent son catalogue car elle ne dispose pas d’assez de place pour stocker un aussi grand nombre de livres, certains sont donc détruits mais les livres du terroir sont conservés dans le fonds historique. Le sous-sol regorge de livres anciens, il en compte environ 40 000. Il y a une grande diversité de livres, certains écrits à la main ou avec de très belles gravures. La classe a pu voir, par exemple, un livre de partitions musicales. Ce livre a déjà été l’objet d’un projet avec l’école municipale de musique qui a eu la chance de pouvoir rejouer une partition de Lully.
Mme Bachet a présenté à la classe un livre récemment restauré, les greffes de cuir et de papier sont très précises pour ne pas être trop voyantes et ne pas dénaturer le livre. Pour terminer la visite, Mme Bachet a emmené le groupe voir le coffre-fort. Les livres les plus anciens, c’est-à-dire datant du XIème siècle, ainsi que les plus précieux y sont conservés. Il est nécessaire de contrôler régulièrement la température pour prévenir les craquelures des couvertures et la moisissure. Nous avons vu le livre de prières de Catherine de Montbozon. Ce livre date du XIVème siècle. Il est écrit à la main sur du parchemin. Le parchemin ayant tendance à reprendre sa forme d’origine, les pages de l’ouvrage étaient particulièrement gonflées. À l'intérieur, il y avait des enluminures peintes en couleur à la main. À l'époque, cela demandait beaucoup de temps et beaucoup de précision, ce qui augmentait la valeur de l’ouvrage.
Ensuite, les deux groupes se sont retrouvés pour la pause. Les élèves ont pu en profiter pour échanger avec Mme Bachet et Mme Kremp, une éditrice et linguiste.
Dans la deuxième partie de la séance, le groupe qui était avec Mme Kremp est allé avec Mme Bachet et le groupe qui avait fait la visite s’est installé dans la salle de lecture pour en apprendre plus sur l’écriture et les langues. Avant de commencer à approfondir ce sujet, Mme Kremp nous a distribué à chacun une carte avec un groupe de mots écrit dans plusieurs langues. Nous avons dû, à tour de rôle, faire une remarque sur ce groupe nominal, par exemple, sur les alphabets différents, sur des lettres muettes ou encore sur des similitudes. Ces cartes ont été réalisées par Mme Kremp et une classe d’école primaire dans laquelle se trouvaient des élèves parlant les langues présentes sur les cartes.
Puis, les élèves et Mme Kremp se sont intéressés à l’écriture et aux langues, notamment comment les langues sont passées de l’oral à l’écrit. Avant les histoires étaient transmises à l'oral mais très vite les humains ont eu besoin de conserver leur parole et de canaliser leur pensée. C’est à ce moment de l’Histoire, il y a 5000 ans, en Mésopotamie, qu’est apparue l’écriture. Pour créer leur alphabet, les peuples se sont inspirés des autres alphabets des nations voisines. À cause de cela, il est difficile d’identifier quel est le premier alphabet. Toutefois, les Grecs sont les premiers à intégrer des voyelles. Avant cela, un alphabet était composé exclusivement de consonnes. Les élèves ont aussi découvert que l’alphabet cyrillique avait été crépar un moine bulgare nommé Cyril. L’apparition de l’écriture a rendu nécessaire l’invention de livres pour conserver les écrits. On voit donc arriver très rapidement les rouleaux et les codex mais il y a aussi des bibliothèques qui sont créées pour stocker les écrits dans un même endroit, telle que la célèbre bibliothèque d’Alexandrie.
Toutefois, avant d’utiliser la feuille de papier actuelle en fibre végétale, les humains recouraient à d’autres formes de support. En Asie, c’était des feuilles d’arbre (latanier) qu’on aplatissait puis un papier à fibre de soie. En Egypte, il y avait le papyrus et en Grèce, une tablette d’argile qu’ils pouvaient réutiliser. En Afrique, ils ont eu le papier à base de chiffons ainsi qu’en Europe où en plus, ils se sont servis de peau de veau pour faire du parchemin. Il fallait aussi tracer les lettres et pour ce faire, ils utilisaient différents outils, par exemple, en Asie, un morceau de bois ou de bambou (calame) et en Europe, la plume d’oiseau. Après cela, les élèves se sont intéressés aux travaux de Champollion sur les hiéroglyphes en étudiant un livre ancien qui regroupe toutes ses traductions.
Les élèves ont aussi pu voir un dictionnaire français-chinois avec les caractères et idéogrammes gravés commandé par Louis XIV et fini sous Napoléon. Ce dictionnaire a représenté un travail de grande envergure, c’est aussi la raison pour laquelle il est imposant. Mme Kremp nous a aussi informé qu’avant on écrivait surtout des textes religieux ou des panégyriques célébrant les grands Hommes, comme ceux écrits sur les murs des pyramides qui louaient un pharaon décédé et racontait tous les exploits réalisés par celui-ci.
A la fin de cette matinée enrichissante, après avoir fait des découvertes très intéressantes et visité des espaces exclusifs, il était déjà l’heure de retourner au lycée et il ne reste plus aux élèves qu’à attendre la prochaine séance pour en apprendre plus.
Tia-Li et Noélie pour le groupe de T. HGGSP